LE BLOGLE BACKSTAGE

dimanche 19 octobre 2014

Mon truc à moi


©Vorverk/Thermomix ®

Ce truc-là, j’en rêve. 

Même si je prends l'air le plus détaché du monde quand une de mes copines en parle (surtout celle qui l'a), j’en bave.
J'en rêve plus que les bottes rouges de mon autre copine ou la robe noire qu'elle n'a pas voulu me donner alors qu'elle m'allait si bien. (Elle se reconnaîtra.)
Ce truc, il faut l’avoir vu pour le croire… C'est inimaginable. 
Un truc qui fait tout tout seul, parfaitement bien - avec lui plus une chance de rater un repas -, et qui en plus est bon pour la ligne, la santé et le moral.
Ce truc-là, qui coûte trois bras, est capable de transformer ma vie.

Je le veux. 

L’autre soir pendant le dîner, je lance négligemment.

- Tiens ce midi, je parlais du du dernier Thermomix® avec Jackie. (Elle ne l'a pas encore mais à mon avis elle ne va pas tarder à craquer.). Ça a vraiment l'air génial ! 
Mon amoureux prend l'air un peu blasé. 
- Mouaiiiis….
Si il y a une chance de le convaincre des mérites de l'objet, il va falloir mettre le paquet. 
- Imagine un truc qui pèse, broie, cuit, à la vapeur, rissole, calcule les calories, pétrit, hache, caramélise, bat, mixe, tout ça en une seule machine !
- Un gadget de plus, tu ne crois pas ?
Un gadget ? Comme il y va.
- Tu veux rire ! Ce n'est pas un gadget : cela remplace tout.
Et du doigt, je balaye le plan de travail… plaque de cuisson, casseroles, mixeur plongeant, cuit-vapeur, hachoir, poêles : exit le superflu… Je vends tout et je l'imagine, seul, unique, trônant au milieu du plan de travail vide. La zénitude culinaire à son apogée.
Cet objet, c'est lui.
Ce truc de génie qui va faire de moi la toque trois macarons du quartier.

Je le veux.

Bizarrement ma petite chérie, chef de cuisine dans l'âme, a gardé le silence jusqu'à présent. Je lui jette un coup d'œil complice, elle volera forcément à mon secours, abondera dans mon sens. Un truc comme lui, elle ne pourra pas y résister, forcément, les chiens ne font pas des chats. Tout le portrait de sa mère.
- C'est ridicule.
Son ton est sans appel.
Je la regarde, interloquée.
- Comment ça ridicule ?
Où est ma belle assurance ? La solidarité mère-fille ?
- Parfaitement ridicule et dangereux.
Je me décompose. D'autant que mon amoureux commence à afficher un petit sourire de derrière les fagots.
- Comment ça ridicule et dangereux ?
Ce n'est pas la phrase d'une préado, une gamine de 12 ans ! Elle a été achetée...
- Ridicule parce que pour faire la cuisine j'ai deux mains…
Le sourire s'élargit.
- … deux mains pour pétrir, éplucher...
Je suis stupéfaite.
- … et dangereux parce que j'ai une tête : je n'ai besoin de personne pour peser, cuire ou couper à ma place…
Tétanisée. Je serre les poings.
- J'aime cuisiner.
L'amoureux hoche la tête. J'ai la mâchoire bloquée.
- Je ne veux pas d'un robot à ma place dans la cuisine.
Muette.
- Et puis de toute façon, tu sais très bien que ce truc est beaucoup trop cher pour toi.
Ils se regardent, complices.
Je m'évanouis.

Je ne sais pas encore comment mais ils vont me le payer. 

1 commentaire:

  1. :-) Tu as le monde entier du caprice qui s'offre devant toi : Te rouler par terre en tapant des poings. Réveiller ton amoureux au milieu de la nuit en lui disant "j'ai rêvé que tu me l'offrais pour Noël" tu te retournes et hop tu te rendors... 3 nuits de suite devraient suffire... si ça marche toujours pas, dis-le et on te trouvera d'autres caprices (j'en ai un dico plein :-))

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