LE BLOGLE BACKSTAGE

vendredi 30 mai 2014

Trop belle pour lui

Tiens, Charlène et Albert vont avoir un bébé…

Cela m'échappe, je viens de recevoir une alerte du Huffington Post dans mes mails et je la lis à voix haute.
Comme elle n'en perd jamais une miette, ma petite chérie, en train de travailler sa musique, marque une pause et, l'archet à la main, met son grain de sel.
- Je les connais ? Ils sont déjà venus à la maison ?

Un peu étonnée, je réponds :
- Mais non Albert de Monaco et Charlène…
- Ah le prince ?
Oui c'est vrai que c'est un prince, au cas où cela aurait échappé à quelqu'un(e).
- Oui… c'est ça le prince…
- C'est bien pour eux…
En fait je m'en moque carrément de ce bébé princier mais ma fille, elle, semble à fond dans la romance. Alors je dis
- Tu veux voir une photo ?
- Du bébé ?
- Mais non d'eux…
Je tourne mon ordinateur vers elle.
- Elle est jolie…
C'est vrai qu'elle est pas mal dans son genre grande beauté blonde.
- Mais lui qu'est-ce qu'il est moche !
Je ne peux pas lui donner tort… Mais elle est assez…
- Elle est trop belle pour lui !
… catégorique.
Et elle se replonge dans ses partitions.

jeudi 29 mai 2014

Solidarité

Aujourd'hui, dans ma petite entreprise, c'était la journée de solidarité…


Cette journée destinée au financement d'actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées ou handicapées forcément que je suis pour. Il n'y pas que l'économie qui se doit d'être solidaire.
Donc aujourd'hui, normalement, je travaillais.

Mais voilà comme il n'a échappé à personne que je ne suis malheureusement qu'employée à 80 %, je ne pouvais donc être solidaire
qu'à 80 %. Et ça c'est compliqué parce que déjà dans ma petite entreprise, on est solidaire mais pas totalement, enfin c'est ce que j'ai cru saisir, et que la journée de solidarité n'est pas une journée pleine. Alors moi, travailleuse à temps partiel, autant dire que je posais un nouveau problème existentiel à la fille des RH.  80 % d'un temps déjà parcellisé, ça faisait des heures, des dixièmes, des quantièmes, des calculs d'apothicaires... Encore une fois, je n'ai rien compris à ce qu'elle me racontait, je lui ai pourtant fait répéter plusieurs fois mais j'ai senti qu'elle commençait à s'agacer…
- Bon, vous avez des heures à écluser, c'est plus simple pour tout le monde que je ponctionne la journée de solidarité sur votre compteur d'heures…
- Vous êtes sûre que c'est légal ?
Légal… j'en ai de bien bonnes et elle a tressailli.
- Ecoutez jeudi, vous restez chez vous…
J'ai même cru qu'elle allait rajouter
- Allo quoi...

Donc, en conclusion, je pouvais être solidaire mais chez moi.
Mais quand je suis rentrée le soir et que je leur ai annoncé la bonne nouvelle, mes chéris ont tressailli à leur tour. Ils ont fait mine mais j'ai bien compris : mon grand a vu s'évanouir d'un coup sa journée monoTVRoland-Garros et ma petite chipie a senti se profiler sérieusement la menace "dès qu'on a un moment ensemble, je t'aide à ranger ta chambre…"
J'aurais du me méfier.
Je ne sais pas ce qu'ils ont fait, quelle poupée vaudou ils ont charcutée, quel saint ils ont invoqué ou quelle mouche m'a piquée. Ce que je sais c'est que j'ai passé la majeure partie de ma journée entre mon lit et mon hamac. Et le reste du temps à me traîner lamentablement, la tête comme une citrouille, le nez comme un chou-fleur et les yeux larmoyants alors que la veille j'étais en pleine forme.

Moralité, solidaire ou pas, je n'ai rien fait. Ou presque. Si une tournée de cookies à l'heure du goûter avant de retourner me coucher. Et deux machines à laver parce qu'enfin il faisait beau. Et quand je pense que maintenant il faut que je fasse ma déclaration d'impôts.

Je vous en ficherais de la solidarité. 

dimanche 25 mai 2014

Weekend de concert

Les weekends de concert ne sont jamais ordinaires. 

Après la livraison de fleurs du samedi matin, tout s'est enchaîné à la vitesse de l'éclair.

Au marché, fait au pas de course, j'ai acheté les premiers abricots en provenance du Gard, c'est ce qui était marqué sur l'étiquette, et des fraises du Loiret où je vis. J'ai aussi acheté des cerises et des pommes de terre nouvelles, des petits navets et des oignons blancs pour mon amoureux, une douzaine d'œufs frais, pareil c'est ce qui était marqué sur le panneau. Je me demande à quoi ça rime de préciser "frais"… Personne n'achète d'œufs pourris !

J'ai expédié les personnes que j'ai rencontrées, même si j'avais bien envie de papoter, mais je chantais le soir même et quand je chante, je n'ai pas le droit de parler. C'est le chef de chœur qui le dit alors moi, pour une fois, j'obéis.

J'ai préparé un gâteau pour le buffet de l'après concert. J'y ai mis beaucoup de beurre salé, des pommes, des amandes et des raisins. Pendant qu'il cuisait, je me suis fait un gommage et un masque, ce qui a fait dire à mon amoureux qui était de passage à la maison, que j'avais une belle peau. Sa remarque a fait tilt et je me suis dit que j'avais peut-être négligé ma personne ces derniers temps.

J'avais sorti du placard tout ce que j'avais de noir en stock pour revêtir la tenue de circonstance. J'ai constaté que malgré la quantité de vêtements entreposés sur mon lit, je n'avais plus envie de mettre grand chose qui s'y trouvait ! Je me suis tellement demandé ce qu'il convenait de faire que même si j'avais établi un timing précis, je me suis débrouillée pour être à la bourre. J'ai vraiment un problème avec la ponctualité. Du coup je n'ai pas eu le temps de ranger ma chambre

Le concert a été un moment de pur bonheur. Il faudra un jour que j'en parle ici mais ce n'est pas mon propos du jour. Je peux simplement écrire que j'ai dormi avec Evangéline, une chanson longue de 7 minutes environ qui tournait en boucle dans ma petite tête et comme je butais toujours au même moment, ça a fini par tourner au cauchemar.

Ce matin, j'ai pris mon petit déjeuner au soleil dans le jardin de mon amoureux. Il n'était pas très tôt et il ne faisait pas très chaud mais quand j'entends la pluie qui tombe ce soir, je me dis que j'ai bien fait. Surtout que comme à son habitude, il m'avait préparé un joli plateau avec tout ce que j'aime et notamment une merveilleuse petite salade de fruits frais et non pas pourris.

Ensuite nous avons flâné sur le vide-greniers de son village : un pot de fleurs en terre vernissée (2 €), un gracile désespoir du peintre acheté, entre autre chose, pour le plaisir du nom et une plante dont j'ai injustement oublié le nom (2 €), deux manuels de grammaire française (40 c) et un plant de basilic replanté depuis (50 c).

Déjeuner dehors. Les tomates farcies étaient vraiment très bonnes.

Ensuite il a bien fallu que j'aille au bureau de vote. J'ai pris mon vélo. Il faisait délicieusement bon et en pédalant dans les rues de ma ville, j'ai repensé à ce film Du vent dans mes mollets que j'avais été voir un peu pour son titre et dont j'étais sortie toute chamboulée.

J'ai planté mon désespoir du peintre, le pied de basilic, trituré mes rosiers, gratouillé mes plate-bandes et mon coin de potager, fait cuire des artichauts, les enfants adorent ça, passé une bonne heure au téléphone avec ma mère, bu du thé au soleil. Je n'ai pas rangé ma chambre.

Les enfants sont arrivés et le temps s'est arrêté, ils m'ont raconté leur weekend, ils se coupaient la parole, ils riaient, ils voulaient tout savoir pour le concert, pour qui j'avais voté et si j'avais aimé leurs fleurs, ce que j'avais pensé. C'était un joyeux désordre. Tout à coup j'ai regardé le visage de mon fils : il avait quelque chose de changé. Il m'a souri, instant de complicité, et j'ai compris. Il n'avait plus ce duvet qu'il avait baptisé sa moustache et qui l'encombrait. Il s'était rasé.

Après, je crois bien que cette information a pris le pas sur toutes les autres du weekend.

Ce soir il pleut, ma chambre est un vrai chantier et je n'ai pas envie d'aller dormir. 





samedi 24 mai 2014

Mes chéris...


Elles sont belles comme dans une publicité et pourtant elles sont vraies, comme vous.
Le livreur qui venait me les déposer m'a réveillée. Il a de la conscience professionnelle : il a sonné six fois ! J'ai fini par me lever, en grommelant et pestant contre celui qui venait m'empoisonner un samedi matin alors que j'avais décidé de dormir un peu.
J'ai lu votre message, versé une petite larme aussi vous vous en doutez et pris cette photo.
Moi aussi je vous aime très fort.
A demain soir.
Maman

vendredi 23 mai 2014

Hors la loi

Depuis quelques jours je bouillonne… 

Vous serez peut-être 4 400* à me juger. A prétendre que je suis un monstre. Que je maltraite mes enfants. Que je suis une mère nocive.
Si mes enfants souffrent d'insomnie, ce sera ma très grande faute. S'ils présentent des troubles de l'attention, j'incarnerai la coupable idéale. Je deviendrai la responsable de leurs angoisses.
Mais j'assume tout cela, je persiste et je signe parce que figurez-vous, messieurs les pédopsychiatres, les psychologues et éducateurs de toutes sortes qui avez signé la pétition pour dénoncer les risques de la garde alternée, mes enfants vont bien.
Vous avez mené une enquête auprès de 2 054 enfants mais vous n'avez pas rencontré les miens.
Et vous pouvez me croire, même s'ils ont deux maisons, deux chambres, deux lits, deux salles de bains, deux cuisines, deux bureaux, deux adresses, deux chats, deux anniversaires et deux fois plus de cadeaux, mon grand et ma petite chipie sont heureux, épanouis, aimables, aimants et parfois pénibles aussi.
Qu'ils soient chez leur père ou chez moi, ils trainent des pieds pour ranger leur chambre, débarrasser le lave-vaisselle et mettre leur linge au sale. Ils chantent sous la douche, se chamaillent, racontent des bobards et oublient d'éteindre la lumière du couloir. Ils vont au collège à pieds ou en car, ça dépend des semaines, mais curieusement ils ne sont jamais en retard. Ils vivent à la ville et à la campagne et savaent profiter des (dés)avantages. Ils aiment leur père, ils aiment leur mère. Leur père les aime. Leur mère les aime.

Parce que oui, que vous le vouliez ou non, mes enfants ont deux parents qu'ils ont le droit d'aimer autant.

* Dans le cadre des débats sur la loi Famille, 4 400 professionnels de l'enfance (pédopsychiatre, psychologues, éducateurs) ont envoyé une pétition aux députés pour dénoncer un risque de généralisation de la garde alternée, allant jusqu'à parler de "maltraitance sociétale"...  

jeudi 15 mai 2014

Pause

Parfois la vie semble faire une pause 
et cela fait du bien…

Pour peu que le soleil se mette de la partie et que votre amoureux vienne vous attendre à l'heure du déjeuner pour vous emmener pique-niquer dans les bois.
Vous regardez ensemble la cime des arbres et éprouvez le même vertige.
Vous avez le sentiment d'être étourdis par une bonne dose d'euphorie.
Du coup vous rigolez de petits riens.
Vous trouvez que tout est joli et que les couleurs explosent.
Tout est beau, tout est bon, tout est doux.
Vous aimez ces moments avec lui et vous avez envie qu'il le sache.
Oui toutes ces petites choses font du bien à la vie.

mercredi 14 mai 2014

Vive la mariée

Ce matin, en entrant dans mon bureau, une immense composition florale trône sur la table ronde du milieu… 

Je dis à ma boss
- Vous avez un admirateur ?
- Cela fait un peu corbeille de mariée, non ?
Bizarrement, je suis en train de penser qu'il y a tout juste 20 ans, je me mariais pour la première fois.
J'ai retrouvé une petite photo de ce jour-là.
14 mai 1994. Date de funeste mémoire. Je n'ai jamais compris pourquoi j'avais épousé ce fou furieux.
Je porte une robe que je trouve encore jolie, elle a un style années 50. Cintrée à la taille, elle s'arrête pile au-dessus du genou. Je ne dois plus rentrer dedans aujourd'hui. De toute façon, pendant le repas, j'avais fait une tache de mayonnaise au beau milieu du bustier.
Sur la photo, la robe est encore sans tache et je suis penchée vers ma petite cousine aujourd'hui devenue grande.
- Margaux, te reconnaîtras-tu seulement ?
Je me demande bien ce que je suis en train de lui raconter…
Juste derrière moi, on aperçoit mon père. Mon petit papa, si fier de marier sa grande fille chérie pour le meilleur et pour le pire. A cette époque, il est déjà malade et d'une certaine façon, tant mieux pour lui : au moins, il n'aura rien su du pire.
Ce 14 mai du siècle précédent, il avait beaucoup plu. Sur les autres photos, la noce s'abrite sous un ciel de parapluies ! Et tout au long de la journée, j'avais entendu la ritournelle "Mariage pluvieux, mariage heureux… " L'ironie des mots, des maux et du destin.
Peu importe finalement. 20 ans après, cette histoire est bel et bien révolue et mon patron, le mari de ma boss, entrouvre la porte du bureau. Son regard tombe sur les fleurs :
- Oh là ! Vive la mariée !
...
Au-delà des lys, roses, pivoines et orchidées bien ordonnés dans leur panier blanc, je scrute le ciel par la fenêtre. Aujourd'hui, il est bleu, avec à peine quelques friselis de nuages blancs à l'horizon.


dimanche 11 mai 2014

Monsieur Georges



- Tu m'écriras quelque chose de joli pour lui… 
C'est ce que tu m'as dit ce matin dans ton message. 

Depuis je pense à toi ma Catherine, mon amie de cœur, ma presque sœur, ma complice chérie. Et à lui évidemment. A vous deux.

Monsieur Georges est mort cette nuit.
Et j'aimerais te dire, t'écrire qu'il s'est endormi à la saison des roses qu'il aimait tant et à l'heure où dans les jardins les pivoines commencent à s'ébouriffer.

Que j'aime imaginer qu'il est parti au petit matin avec le chant des oiseaux pour le bercer.

Que j'aime rêver que là où il est, il a retrouvé ses souvenirs perdus et que sa mémoire ne l'embête plus.

Et puis je relis ce texte écrit pour ton papa dans ma vie d'avant et je me dis que tout y était, déjà… 
Lundi 31 janvier 2011 Épisode dédié à Georges, Daddy et tous les pères dont la mémoire vacille… 
Hier, dimanche, tu as passé une journée délicieuse, une de ces journées qui à peine entamées, ont déjà le parfum doux-amer de celles qui ne reviendront plus. Le goût de la nostalgie avant même d’être achevées. 
Parce qu’hier tu as passé ta journée avec un vieil homme au regard doux et tendre qui a, simplement oublié qu’il te connaissait avant. Parce qu’hier tu as fait comme si tout était normal… Après tout, personne n’est inoubliable. Parce que toi, tu le connais bien : combien de fois est-il venu chez toi alors que sa fille, ton amie, habitait la maison où tu vis aujourd’hui. Mais lui a oublié qu’à chaque fois qu’il venait, parler aux roses, remettre les bulbes en place, organiser les platebandes, tailler quelques branches des arbres dans le jardin d’en face, il finissait toujours par prendre un verre sur ta terrasse. 
Parce qu’il s’appelle Georges, toi tu t’es souvent amusée à l’appeler monsieur Georges juste, pour le plaisir de le voir t’offrir un sourire. Pour l’entendre rire ou le sentir presque rougir. Mais de ça il ne se souvient pas. Après tout, quelle importance ? C’était juste un jeu entre vous. 
Parce qu’hier tu as échangé avec lui comme si vous veniez de faire connaissance. Quelque part ça t’arrangeait : tu étais comme neuve pour lui. Parce que Georges oublie au fur et à mesure. Sa mémoire ne s’encombre plus de souvenirs. Il laisse ça aux autres. Aux autres aussi le poids des choses de la vie. Après tout, il faut bien, qu’il y ait quelques avantages. Parce que pour Georges le cours du temps ne veut plus rien dire du tout. Et que s’il fait ciel bleu aujourd’hui, il voit le printemps arriver. Après tout, un printemps qui s’installe le dernier dimanche de janvier, ça ne peut pas faire de mal. 
Oui hier dimanche, tu as passé une journée délicieuse, une de ces journées qui à peine entamées ont déjà le parfum doux-amer de celles qui ne reviendront plus. Le goût de la nostalgie avant même d’être achevées.

samedi 10 mai 2014

MOI

C'est moi sur la photo...

Vous m'avez déjà croisé 10 000 fois dans la vraie vie, dans la rue, au supermarché, à l'école, en voiture, à vélo, à pied, en jean, en robe, en maillot de bain, en jogging, maquillée, démaquillée, cheveux courts, cheveux longs, cheveux mouillés, en colère, fatiguée, maussade, rieuse, charmeuse, mince, ronde.

Vous m'avez parlé, engueulée, souri, aimée, détestée, doublée, perdue de vue, oubliée, retrouvée.

Je suis une femme banale, ordinaire, fondue dans la masse. Rien d'extraordinaire, rien d'exceptionnel.

Je suis juste moi.

Et si tout ce que je racontais ici était la vraie vérité, voilà comment vous me verriez.

vendredi 9 mai 2014

Nombres premiers

5 - 29 - 19 - 2 - 6. Je veux ancrer cette suite numérique dans ma mémoire.

Elle est terrorisante et pourtant tellement banale.
Elle nous concerne tous. Quel que soit le côté du miroir. Coupable. Responsable. Irresponsable. Victime. 

5 appels 
29 sms émis 
19 sms reçus 
2 morts 
6 blessés 

Ça s’est passé hier, en moins d’une heure trente sur l’autoroute A4 dans le département de la Marne. Deux camions, un smartphone, plusieurs voitures qui roulent au ralenti et des vies qui explosent en mille morceaux.

Je ne fais pas la morale. 
Je ne présente pas la prochaine campagne de la sécurité routière. 
J’énonce juste des faits.

5 - 29 - 19 - 2 - 6. C’est à ça que se résume la vie, rubrique fait divers.

mercredi 7 mai 2014

Larmes de crocodile


C’est marrant, au cinéma, il y a les films de filles et les films d’hommes. 
Le distinguo est relativement simple.


Dans les films d’hommes, on parle de femmes ou on se tire dessus. Les voitures roulent vite, explosent. Ça fait du bruit, les pneus crissent et les femmes sont pulpeuses, maquillées, souvent blondes, court vêtues et toujours bien foutues.

Dans les films de filles, objectivement, c’est plus subtil. On y raconte des histoires d’amour qui finissent parfois bien parfois mal, c’est selon, où les hommes sont des bruns ténébreux pas forcément bien foutus mais quand même un peu. Les femmes ont des copines, des sœurs ou des mères et elles échangent des confidences en buvant du thé ou du champagne. Elles pleurent, rigolent et parlent beaucoup de mode ou des hommes en écoutant la musique qu’elles aiment.

Partant de là, on peut le dire : les films d’hommes ne sont pas faits pour les filles et les films de filles ne sont pas faits pour les hommes.

Donc hier soir, j’ai vu un film de filles, un film de copines. Un film sans prétention intellectuelle. Sans prise de tête. Mais un film qui m'a fait rêver, rire, pleurer, trembler. Un film dont j'aurais rêvé d'être l'héroïne, je vous laisse imaginer laquelle. Un film avec des bruns ténébreux, des copines, des sœurs, des mères, du champagne et du thé. Un film où, à partir du moment où je me suis assise dans mon fauteuil, je n’ai eu qu’à me laisser porter par l’histoire.

Pour faire un aparté, dans le registre littéraire, on appelle ça un roman de plage. 

D'ailleurs pendant l'été 2007, j'avais lu sur une plage normande le livre dont a été tiré le scénario du film en question. Je n'ai pas le souvenir qu'il y faisait très chaud mais je n'arrivais pas à quitter mon livre, ce qui en général est plutôt bon signe. A mon retour de vacances, j'avais eu avec deux personnes prétendument "lettrées" un échange qui avait vite tourné court …
- Tu lis du Pancol toi ?
Le ton était étonné, presque offusqué. Alors moi, comme si j'avouais un secret honteux, j'avais répondu à ces deux prétentieux
- Oui … j'aime bien Pancol, elle m'emmène dans ses histoires, je m'évade tout simplement…

Donc pour revenir au sujet qui nous intéresse, hier soir avec ma copine, j'ai vu Les yeux jaunes des crocodiles. Et n'en déplaise à la critique, aux intellectuels et aux bien-lisants, je l'écris haut et fort, intelligiblement : oui j'aime bien Pancol et je la remercie d'avoir écrit ce livre, j'aime bien le film qui a été tourné, je trouve le casting très judicieux, j'ai passé un excellent moment et maintenant, j'attends la suite tout simplement.

A bon entendeur, salut !





vendredi 2 mai 2014

Le retour

Vendredi soir = fin des vacances…

Oui je sais, si je suis positive, il me reste encore deux jours. Mais comme ce soir je ne le suis pas et c'est mon choix, c'est le weekend et donc il faut l'admettre les vacances sont bel et bien finies.
Je scrute le ciel, gris et moche. J'ai rallumé le chauffage et malgré un léger hâle attrapé par hasard à l'île de Ré, j'ai enfilé un gros pull et des chaussettes épaisses pour me tenir chaud.
Dans la maison, il me reste encore plein de choses à faire que je n'ai pas faites, que j'aurais dû faire et je sens déjà les regrets m'envahir. Qu'importe après tout ?
J'aurais bien planté quelques fleurs ou pieds de tomates mais je trouve la terre trop détrempée et froide et surtout l'envie n'y est pas. La nature attendra.
Je regarde les informations qui tombent sur l'écran de télévision : on y meurt, on y pleure, on y crie. J'appuie sur la télécommande pour faire disparaître cette détresse.
Dans la grange la chienne aboie. Elle aussi a décidé de s'y mettre. Je rentre dans le bâtiment et je comprends ce qu'il se passe. Elles sont deux, chacune posée sous une poutre.

Les hirondelles sont de retour et je souris enfin.