LE BLOGLE BACKSTAGE

mercredi 25 février 2015

Muflerie

- Quel mufle alors ! 
L'expression vient de m'échapper… 

J'ai longtemps cru que mufle s'écrivait avec un accent circonflexe. Et j'ai eu tort.
J'ai aussi cru que ce mot ne concernait que la partie nasale des bovidés. Là aussi j'ai eu tort.
Du coup j'ai cherché dans mon dictionnaire préféré*.

Mufle est un nom masculin. Je ne sais pas pourquoi mais je m'en doutais un peu.
1. Extrémité du museau de certains mammifères {carnassiers, rongeurs, ruminants} caractérisée par l'absence de poil. 
Ce substantif ne concerne donc pas que les bovidés. Beh oui l'homme est bien un mammifère, non ? Un mammifère capable de ronger son frein ou de ruminer aussi parfois pendant très longtemps (j'avoue c'est une interprétation personnelle et donc subjective).
Il peut être aussi carnassier surtout quand il n'est pas végétarien. A ne pas confondre avec la carnassière qui est un sac dans lequel le chasseur (bizarrement toujours au masculin) met son gibier.
L'absence de poil est, elle, plus problématique puisqu'il est indéniable que certains mammifères carnassiers, rongeurs ou ruminants ont du poil dans le nez.

2. Individu mal élevé, grossier et indélicat.
Entre nous, mal élevé pour un mammifère ruminant, c'est le comble ! Je tiens à préciser que grossier ne fait en aucun cas référence à la morphologie du personnage et qu'indélicat est le contraire de délicat, ce qui revient à dire que le mufle ne ruminera jamais dans le registre de la délicatesse.

Mufle a aussi pléthore de mignons synonymes: butor, goujat, malotru, pignouf, rustre. Est doté d'un antonyme galant, c'est-à-dire poli, délicat, attentionné notamment à l'égard des femmes (même si galant peut aussi vouloir dire empressé, entreprenant auprès des femmes et qu'une femme quand elle est galante est dite de mœurs légères).

Pfffff que tout ça est compliqué ! Et du coup je ne me souviens plus trop pourquoi j'en suis arrivée à parler de mufle, de butor, de goujat, de malotru, de pignouf, de rustre ?  Pourtant javais certainement une bonne raison.


 *Mon Petit Robert 2012 grand format édition Or spécial 60 ans… je précise que ce ne sont pas les miens et que Petit Robert existait bien avant moi.

mardi 17 février 2015

En jupe ?



Je dois faire des photos (non je ne vous dirai pas pourquoi). 

En pied de préférence.
Elle (je ne vous dirai pas qui elle est) préconise :
- Pour les femmes, mieux vaut éviter la jupe…
J’émets une sorte de grognement brutal, bruyant et interrogatif.
Elle poursuit
- … c’est mon côté féministe…
Elle ricane, moi je grommelle : c'est quand même le comble, une féministe qui commence sa phrase par « pour les femmes, mieux vaut éviter… »?
- … je préfère le pantalon…
J’en suis baba. Oui comme deux ronds de flanc.
Mais quel est ce soi-disant féminisme à la noix qui prétend édicter une nouvelle loi vestimentaire ?
-… on ne doit jamais oublier qu’il fut un temps où l’on n’avait pas le droit de porter le pantalon…
Elle a des références Mistinguette, la loi du 17 novembre 1800 interdisant le port du pantalon pour les femmes…  Et sur la longueur de la jupe, quelles sont ses théories à la féministe new born ? Mary Quant, ça lui cause ?
- … on a suffisamment lutté pour ça… 
Certes oui, ma chère, on a lutté pour beaucoup de choses mais au jour d’aujourd’hui (ah cette expression qui ne veut rien dire de plus qu'aujourd'hui…), je connais nombre de filles qui ne s’autorisent plus à porter des jupes parce qu’en jupe on les traite…
- de toute façon je pense que le pantalon est beaucoup plus confortable.
Elle pense avoir clos le débat ?
Oui mademoiselle (je sais, je sais, je n’ai plus le droit de vous appeler ainsi), mais dans certains quartiers les filles en jupe on les traite de « tepu* » au point qu’elles préfèrent se camoufler sous un pantalon pour éviter l'injure. On est en 2015 et le pantalon que vous prônez est devenu un symbole de soumission à une nouvelle loi masculine. 
Le pantalon, gage de tranquillité. C'est pas effrayant ça ?
Moi je trouve ça terrifiant.
Alors je l'avoue, une de mes petites victoires féministes ordinaires est de porter ce que je veux quand je veux où je veux.
Alors demain, si j'ai envie, je porterai une jupe qu’elle soit courte, longue, droite, plissée, à volants. Ou un pantalon si j’en ai envie.
Et uniquement si j'en ai envie.

Il, elle ne sont pas né(e)s celui, celle qui me dicteront ma tenue du jour. Compris ?

Ceci étant dit, le seul petit problème, c'est laquelle choisir ?
La petite grise et rose ? celle aux jolis cercles violets ? la noir en plumetis ? à grosses fleurs ?
à petits pois ? écossaise bleu et noir ? vert émeraude ? en daim couleur tabac ? en velours bordeaux ? à rayures beiges ?
Y'a pas quelqu'un qui peut m'aider à choisir ?

*"tepu" ou "pute" selon une terminologie de plus en plus usitée ...

jeudi 5 février 2015

La vague

Pour Denise-Lucie
Tu m’as sauvé la vie.

Tu te souviens ? Moi oui comme si c’était hier.

Nous étions sur une plage du Midi, là où nous passions tous nos étés. Quelques rouleaux agitaient la Méditerranée habituellement si calme.
Je ne l’avais pas vu venir : la masse d’eau m’avait submergée, prise à bras le corps et entraînée dans son univers liquide. Engloutie dans la vague, je n’étais plus qu’un pantin désossé.
Tu avais été la seule à comprendre qu’elle tentait de m’emporter.
Tu avais plongé, saisi ma cheville et tu m’avais rattrapée au vol.
J’avais 5 ou 6 ans et je pleurais.
Je me souviens de ton rire quand tu m'avais serré dans tes bras. Tu avais dit : c’est fini, n’aie plus peur…
Tu venais de me sauver la vie et ça te faisait rire.

Je pense à la vague qui t'emporte ce soir. Je ne cesse d'y penser.
Je voudrais te saisir, te rattraper au vol. Et puis te serrer dans mes bras, te faire rire. Te dire de ne pas avoir peur. Te dire que ce n'est pas fini. 

A mon tour, j’aimerais te sauver la vie. 

mardi 3 février 2015

Nocturnes

Le nocturne à écouter... 

- Encore Chopin ! Mais pourquoi aimes-tu autant Chopin ? 
Vendredi soir, nous sommes en voiture, direction Paris, et chargée de notre programmation musicale, elle vient de mettre les nocturnes de Chopin.
- Je n’aime pas Chopin, j’aime ses nocturnes.