LE BLOGLE BACKSTAGE

samedi 1 novembre 2014

Coq au vin


Je me demande à quoi peut bien penser ce coq ? 

Il est deux heures du matin et il vient de pousser un cocorico monstrueusement sonore.
Je sursaute, en plein cauchemar. Ce n'est pas possible, cet animal infâme doit se cacher sous mon oreiller. Ou alors au pied de mon lit.
Non au pied de mon lit ce sont les ronflements de ma chienne.
J'entends déjà les cris d'orfraie
- Quoi son chien dort dans sa chambre… Quelle horreur !
Remettons les pendules à l'heure - et pour mémoire il est deux heures du matin - exceptionnellement, oui mon chien dort dans ma chambre. Je suis pour le week-end chez ma mère, dans ma maison d'enfance, et c'est le seul endroit où je tolère cette incartade.


Cocorico ! Il vient de recommencer : le cri d'un vieux coq fumeur de Gauloise complètement déglingué. Peut-être même buveur de mauvais whisky à ses heures perdues.
Un coq alcoolique et insomniaque : il ne manquait plus que ça pour me gâcher ma nuit.
J'ai pour voisin de chambrée le Iggy Pop des gallinacés.

Je peux à la rigueur fermer la fenêtre mais … Oui mais voilà, si je ferme la fenêtre,
la chambre va sentir le chien et ça, je n'aime pas du tout mais alors pas du tout.
Donc je laisse la fenêtre ouverte. A mes risques et périls.
Dans le jardin d'à-côté, le crêtu crétin a l'air de s'être calmé.
Je vais me rendormir. Je me détends sous les draps blancs en fil. Je plonge mon nez dans l'oreiller, j'adore cette odeur. Elle a un parfum d'enfance. C'est bon, je sens que je suis en train de sombrer. Je me laisse emporter. Je flotte, la sensation est tellement agréable.

Cocorico ! cocorico ! cocorico ! cocorico !
Le vieil emplumé recommence son show. Une fois, deux fois, son mécanisme complètement enrayé, trois, quatre… Il ne s'arrête plus.
- Passez-moi ce coq à la casserole !
Il va y aller. A s'agiter comme ça. Il va tomber et hop, le silence.
Le fameux coup de sang du coq.
J'ai la chanson de Nougaro dans la tête. Dans une ferme du Poitou, un coq aimait une pendule...   
Je replonge dans l'oreiller. Je… Je… Il est temps de venir à bout de cette fable ridicule...
J'entends bien ? De cette crête à testicules...
Est-ce que j'entends bien ? 
Qui chante l'aurore à minuit...
Oui, enfin, j'entends Le SILENCE !
J'écoute LE SILENCE
Coq au vin... 

Epilogue
Cocorico ! Cocorico ! Cocorico ! Cot cot cot cot. Coin coin coin. Cot cot cot codec. Cot cot cot coooooot cooooot cooooot. Coin coin coin. Cocorico ! Cocorico ! Cot cot cot cot. Coin coin coin. Cot cot cot codec. Cot cot cot coooooot cooooot cooooot. Coin coin coin. 
Et voilà le coq au vin a réveillé toute la basse-cour. Il est trois heures vingt : je ferme la fenêtre. Ça sentira le chien. Finalement ça sent très bon un chien qui dort.

1 commentaire:

  1. :-)) ahhh les joies de la campagne ! Ou quand le coq est en jetlag :-) Cela dit, même si j'ai bien ri, tu ne me feras pas changer d'avis ! Oui, je veux un coq ! Une basse-cour sans coq c'est comme un chien qui dort au pied du lit sans faire profiter à tous les occupants de la chambre de ses bruits et surtout de ses odeurs nauséabondes ... (mais qu'est-ce qu'ils mettent dans ces pâtées pour chiens ? parce que là, c'est plus possible !) Bises et allez un p'tit dernier pour la route : Cocorico !!! :-))

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