LE BLOGLE BACKSTAGE

dimanche 25 octobre 2015

Toute première fois

Pour la première fois de ma vie, j'ai vécu en direct le passage à l'heure d'hiver.
Il était 3 heures moins 5 du matin quand tout à coup il n'était plus que 2 heures moins 5. Un petit côté magique. J'ai d'abord cru à un bug sur mon ordinateur ou que j'avais une hallucination, le temps qui recule, ce n'est pas habituel. Mais non, c'était bien ça. Nous avions gagné une heure. Ça m'arrangeait parce que pour la première fois de ma vie, je participais à un prix de nouvelles érotiques.
Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête, j'ai vu l'annonce il y a un mois et j'ai eu envie d'envoyer mon dossier de candidature, il a été retenu. J'étais inscrite. Depuis que j'ai décidé de devenir écrivain, j'essaye d'écrire tous azimuts. D'explorer des registres que je ne connais pas. De foncer dans le tas.


Donc le prix c'était cette nuit. Huit heures pour écrire une nouvelle érotique. Un sujet qui tombe à minuit moins cinq, un texte à envoyer avant huit heures… heure d'hiver.
Je ne m'étais jamais confrontée à ce genre littéraire. D'ailleurs dans les jours qui ont précédé le concours, je me suis longuement interrogée, mon entourage aussi : c'est quoi l'érotisme pour moi ? c'est quoi l'érotisme pour vous ?
J'ai laissé la pression monter, c'est ma spécialité, est-ce que j'allais parvenir à écrire ce texte ?  Pourquoi m'étais-je lancé ce défi imbécile ? Est-ce que j'avais vraiment besoin de tenter ce genre de challenge.
A minuit moins cinq, le thème est tombé : "Jamais sans toi, peut-être avec un autre". Et contrainte supplémentaire, un mot final imposé  : ancre.
J"ai lu et relu, et j'ai attaqué. A 1 h 30, j'avais écrit, très péniblement, le premier paragraphe d'une histoire que je ne maîtrisais pas et surtout, tel que c'était parti, je ne voyais pas comment j'allais pouvoir terminer avec le mot "ancre".
Je suis allée me faire un petit thé. Manger un ou deux petits gâteaux. Assise sur le canapé, j'ai vu le moment où j'allais renoncer. J'étais sur le point d'aller me coucher. Et puis, tout à coup j'ai repensé à un truc, une histoire d'ancre brodée sur un pull. J'ai ouvert un nouveau document et attaqué un nouveau récit. Cette fois j'ai commencé par la fin, et 5 heures d'affilée, j'ai remonté l'histoire.
5 heures face à moi-même, mes tabous, mes peurs, celles de choquer, de ne pas être comprise. 5 heures intenses d'émotions et de questions.

Il était 6 heures du matin passé quand j'ai envoyé ma nouvelle.
Elle parle de Vénus, de Jupiter et de rapprochements planétaires, d'un big-bang, d'amour, de sexe aussi évidemment, d'un navigateur au long cours, d'une femme et d'une robe de… Je n'en dis pas plus, vous la lirez peut-être un jour.

Quand j'y repense, ça a été une sacrée nuit. J'ai bien failli renoncer plusieurs fois. Je ne pensais pas que j'irais au bout. Que je terminerais.
Je l'ai fait, j'en suis fière. Et épuisée.
Je n'ai plus qu'une envie maintenant c'est d'aller me coucher.

Ah oui, les résultats du concours, ce sera en mars… le jour du passage à l'heure d'été.

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